L’addiction aux obligations légales : une menace pour les cabinets comptables
L’addiction aux obligations légales : une menace pour les cabinets comptables
Plus de 90% du CA des cabinets est constitué d’obligations légales !
L’Etat est donc le client numéro un des cabinets, en réalité… Et il n’est peut-être plus le meilleur ami de la Profession, malgré sa tendance irrépressible à compliquer la vie des chefs d’entreprise.
Dans tous les manuels de marketing, la dépendance à un client trop gros est largement déconseillée !
Identifions quelques évènements clés :
- l’Etat supprime des fonctionnaires et se décharge sur les experts comptables sans leur concéder le droit de facturer le travail supplémentaire ainsi « délégué » ;
- les premiers craquements sont apparus avec la perte des CAC/PE et la demande de gratuité pour accompagner les entreprises au PAS ;
- on imagine que les prélèvements à la source vont se multiplier, supprimant un grand nombre de déclarations fiscales établies ou contrôlées par les cabinets ;
- les institutions européennes semblent de plus en plus attirées par la comptabilité de trésorerie qui permettra une production très robotisée et la concurrence des banques ?
- la transparence financière ne semble pas à la mode et le gouvernement veut favoriser la non communication des comptes, ce qui ne contribuera pas à valoriser le travail des cabinets d’expertise !
Cette addiction, qui ne date pas d’hier, est une spirale vicieuse : nous allons voir de quelle manière…
Elle se matérialise par des « effets indésirables » :
Or la « cause racine » de l’ensemble de ces effets indésirables est la masse d’obligations légales à produire chaque année ! En traitant cette cause, on règle l’ensemble des effets indésirables…
Plus facile à dire qu’à faire, direz-vous, face à 93% de CA procuré par ces obligations légales !
La solution ?
Les cabinets doivent s’efforcer d’adopter une vraie réflexion stratégique pour abaisser cette dépendance : nous sommes d’ailleurs étonnés par la réaction des Institutions qui réclament des « obligations de substitution » à l’Etat, ce dernier les matraitant de plus en plus.
Sauf à revendre son cabinet et à créer une nouvelle activité, ceci ne pourra se faire que progressivement. Une chose est déjà faisable : renforcer l’organisation de son cabinet pour retrouver la maîtrise d’une production rentable et sans stress !
Bonjour Monsieur REGNIER,
Nous avons déjà abordé le sujet.
Malheureusement pour les confrères, j’avais raison. La situation est catastrophique.
Les pouvoirs publics, l’Europe et l’Ordre – qui n’a rien compris – sont en train d’enterrer (d’engloutir) la profession. Ne voulant rien entendre aux appels des confrères pour adapter les procédures de contrôle des TPE & PME, ils ont tués le CAC des petits cabinets. Ils sont en train de faire la même chose avec les EC. Les obligations relatives à la tenue des dossiers “explosent”. Je suis en quasi retraite depuis 3 ans. Il me reste 2 dossiers,soit 5 entreprises. J’ai été contrôlé il y a un mois par l’Ordre. Le contrôleur est resté 5 heures. Il n’y a pas de faute de frappe, 5 HEURES. Pour 2 dossiers !!! Il est arrivé à 9h00, n’a même pas quitté sa veste, s’est branché sur le serveur de l’ordre et a rempli des fiches pendant tout ce temps. Le contrôle effectif des dossiers a durée en tout moins d’une heure. Il est reparti à 14h00. Comment voulez-vous dans ces conditions que les EC s’en sortent ?
Déjà, comme vous le dite, les EC sont devenus des agentes de l’Administration. Mais nos instances, ceux qui devraient nous défendre et nous soutenir en rajoutent.
Il y a eu 532 nouveaux diplômés EC en 2018. J’ai posé la question : “Combien d’entre eux vont intégrer un cabinet ?”. La réponse : “moins de 50%, là on a un problème”. Hallucinant ! Aucune remise en question.
Ils sont en train de se suicider et entraînent la profession avec eux.
Il n’y a pas 36 solutions.
Soit on vend en urgence son cabinet pour avoir les coudées franches et passer à une approche totalement différente du métier (solution légale). Soit on démissionne de l’Ordre et l’on continue son métier autrement ‘solution illégale mais salutaire – il faut choisir). Soit on meure.